vendredi 17 février 2012

Trek hivernal, deuxième jour (2)

C'est le matin, le soleil ne s'est pas montré. Le ciel est gris et bas, et la neige tombe toujours. Le sous bois est recouvert d'un nouveau manteau immaculé.


J'emporte dans un  petit sac fourré, une gourde en écorce. J'ai des morceaux de viande grillés et quelques noisettes, plusieurs lames de silex, des lanières de cuir et ma "pioche" en bois de cerf. 

La neige a recouvert complètement les traces de la veille. Une épaisse couche de poudreuse annonce une ascenssion longue et difficile. Mais le chargement beaucoup plus léger me permet d'avancer plus aisaiment.

Au sortir de la forêt, le vent souffle et  forme des congères. Il y a plus d'un mètre sous nos pied. Nous rejoignons un chemin sur le flanc de la montagne, en contre bas de la crête, pour gagner de l'altitude. Nous sommes motivés et plein d'énergie. Woh Pa marche devant et trouve instinctivement les zones ou le vent a aminci la couche de neige.
Je récupère quelques bandelettes d’écorce sèches sur le tronc du dernier bouleau. 


Le brouillard se lève soudain, et nous laisse voir furtivement le fond de la vallée.


 Who Pa est ravi de sa promenade! 
 Il est sans conteste plus à l'aise que moi sur ce terrain!
Le brouillard reviens aussi vite qu'il s'était déchiré.

Mais ma veste et ma capuche sont très efficace et malgré la neige qui s'accroche, j'ai le visage au sec et la tête au chaud.

 Et puis le vent redouble...
La neige se resserre et la vision se bouche...

  Il est environ midi lorsque nous arrivons en vue du col...

. Face à nous, en lieu et place du chemin, s'étale une immense congère.
Woopa est nerveux mais essaye quand même de passer, 
 il nage littéralement dans la poudre, et ne peut pas m'aider.
 Arrivé près du bord je casse la neige avec ma sagaie et mes raquettes.

Nous finissons par franchir l'obstacle, mais de l'autre côté les bourrasques de vent soufflent de travers. La texture de la neige change, elle est un peu croûtée, et  ma progression avec les raquettes n'en est que plus facile et le traîneau glisse tout seul.

Mais au bout d'une centaine de mètres, nous nous sommes égarés. Nous faisons un pause. On ne voit plus rien. Le sommet à seulement quelques centaines de mètres est pris dans un brouillard épais.. Nous sommes à 1450 mètres d'altitude devant un paysage nu. Devant nous, se trouve la dernière montée qui se fait sur la crête et mène au sommet couvert de roches, but et raison de notre présence ici.
Pourtant tout va bien, mes vêtements sont étanches et je n'ai pas froid. La fourrure de la capuche me protège  parfaitement. Et malgré mes incursions dans la neige profonde, mes chaussures et mon pantalon me tiennent  bien au chaud. Même la gourde que je teste pour la première fois résiste parfaitement.

Au milieu de rien, un houx casse le vent créant une congère. On se protège du vent. On mange un morceau et on bois la moité de la gourde.
Le constat est terrible mais sans appel.
Continuer est beaucoup trop risqué. Il n'y aucun repère visuel sur la dernière partie. et le risque de s'égarer est trop important. Nous décidons de tourner des images avant de faire demi tour. Je ne suis qu'à quelques centaines de mètres, pourtant, à  regrets, je dois tourner le dos à mon objectif....

Mais il y en a un nouvel objectif se dessine, retrouver notre chemin, car le blizzard a déjà balayé nos traces ...


Nous sommes pris dans la tempête...








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